Le chant du poulet sous vide

Le chant du poulet sous vide
de Lucie Rico

Roman

Ce premier roman débute avec Paule, qui hérite d’un élevage avicole après le décès de sa mère, et doit se résoudre à tuer Théodore, poulet borgne, pour respecter les dernières volontés de la défunte. Notre héroïne tente de rendre les choses plus humaines en écrivant un hommage à la mémoire de Théodore.

Ce sera le début d’une longue série de biographies rédigées pour chaque poulet mis à mort et vendu sur le stand du marché villageois. Le concept plaît, il fleure bon « l’authentique », si bien que Fernand, propriétaire d'un supermarché, lui propose de se lancer dans un projet lucratif de ferme urbaine. Ce projet industriel et déshumanisé va peu à peu confronter Paule à ses paradoxes ingérables. Comment ne pas se perdre entre la contradiction de sa démarche littéraire et humaine et sa compromission dans son application commerciale.

Derrière une apparente loufoquerie, Lucie Rico offre une satire d’une rare férocité sur notre société de consommation pour nous placer devant certains de nos travers comme, la tendance à vouloir arranger notre bonne conscience, alors que nous sommes soumis à notre soif effrénée de consommation sans en mesurer réellement les conséquences. Elle souligne aussi notre rapport ambivalent entre les animaux comestibles et domestiques.

Les plus beaux hommages, même poétiques ou philosophiques ne rendent pas les méthodes industrielles de l’élevage intensif plus acceptables. Pensons-y la prochaine fois que nous achèterons un poulet !

Présenté par Anne-Lise Evalet