Le château des animaux

Le château des animaux
Scénario : Xavier Dorison, dessin : Félix Delep

Bande déssinée (pour adultes)

Percutant, beau, vrai et émouvant.

Librement inspiré d’Orwell et de sa Ferme des animaux, le Château des animaux se veut un hommage à celles et ceux qui se sont battus pour un monde meilleur, sans violence. Au fil des pages, on pensera entre autres à Gandhi, Martin Luther King, Mandela ou encore à la révolution serbe.

Le taureau Silvio, secondé de sa milice de chiens de garde, règne d’une main de fer sur le château des animaux. Chèvres, moutons, poules, ânes et autres animaux se tuent à la tâche, guidés par la peur et la terreur. La tyrannie, l’injustice et la cruauté sans nom dominent la ferme. L’arrivée d’un rat saltimbanque va insuffler l’espoir. Miss Bengalore, une chatte de gouttière, accompagnée de César, un lapin quelque peu gigolo, vont peu à peu se rebeller et mener une révolution. Le mot d’ordre est de résister à l’injustice par la non-violence, la lutte contre les crocs et les griffes par la désobéissance et le rire… « Ils sont prêts à mourir, pas à tuer. »

Cette série est magnifique par son message, elle montre le chemin et les souffrances à parfois endurer pour pouvoir toucher du doigt la liberté. C’est un combat de chaque instant pour ne pas céder à la violence, choix tellement plus facile et impulsif. Les personnages sont attachants et vrais, non manichéens, ils reflètent la complexité humaine, emprunte de doutes et de choix, où la frontière entre le bien et le mal est infime. Pour finir le dessin de Delep est puissant, les contrastes et choix des couleurs donnent de la force au récit. Une pépite à ne pas manquer.

Présentée par Jenna Kläy